BCMF du Mont Aigoual - 25-26 juillet 2009 - 15 cols

Publié le par Fantomette à vélo

Premier jour de vacances : lever à 4 heures du matin (ça ne rigole pas ) en ce samedi 25 juillet car nous avons près de 4 heures de route à faire, et d'ici quelques heures il est prévu de bloquer les routes pour le Tour de France qui va passer tout près de là où nous sommes : ce sera d'ailleurs la fameuse étape reliant Montélimar au Mont Ventoux.  Notre départ a donc lieu de nuit à jeun et plusieurs camping-cars sont déjà en place au bord des routes mais nous savons que la majorité est déjà du côté de Bédouin depuis une semaine.  Même si il n'y a pas grand monde dehors de ces heures, il règne quand même une ambiance particulière et je suis un peu triste de ne pas pouvoir être là pour voir passer le maillot jaune et aussi un certain "Lance" Texan ... (ça c'est juste pour taquiner gentiment Saturnin mais il  ne s'en étonnera pas car il a l'habitude  ...).

Nous prenons un petit déjeuner dans un café en Ardèche, le croissant est encore tiède mais terriblement gras et on se dit qu'il sera bien utile de pédaler fort durant ces 2 jours pour supprimer toutes ces calories inutiles : mais comment peut-on fabriquer des viennoiseries aussi grasses sans se questionner, c'est horrible ...

Nous retirons notre dossier à Ganges, les organisateurs sont très sympas, c'est un club de Montpellier qui a organisé ce BCFM.  Il y a essentiellement des participants du midi et cet accent qui nous est bien familier fait plaisir à entendre.

Il est 11 heures du matin et nous décidons d'aller casser la croûte avant de partir à vélo puisque le départ est censé avoir lieu à partir de midi.  Il ne faut pas non plus partir trop tôt sinon nous arriverions au 1er ravito avant qu'il soit installé .





Ganges (département du Gard) : Détente avec un bon jambon-beurre, un Perrier bien frais et un très bon café.  Il règne une atmosphère très douce, il fait chaud mais pas encore trop et il y a un groupe  de musiciens dehors sur une Place juste à côté qui joue du jazz d'ambiance très agréable.  J'adore ces ambiances estivales méridionales et on s'y sent vraiment bien et c'est très relaxant 




Bruno a bien étudié la carte de route.  Nous sommes rassasiés et nous voilà prêts à démarrer.  





















Nous prenons ensuite la direction de Sumène.  Il fait chaud (27 degrés) mais il y a une légère brise très agréable.  Le chant des cigales est assourdissant et pour un premier jour de vacances on peut dire que c'est drôlement dépaysant.  Il y a encore peu de cyclos sur les routes.








La photo précédente montre le paysage-type de ce coin du Gard : beaucoup de forêts mais la végétation est extrêmement sèche.
  Cela ressemble beaucoup à l'Ardèche.

Premier col de la journée : Col de la Triballe


Paysages de collines à perte de vue.  C'est assez désertique.





















Comme nous sommes partis tôt, nous décidons de faire un crochet "hors-circuit" en grimpant au Col de l'Espinas car sinon nous allons arriver au premier ravito qui n'est pas encore ouvert.
  La montée à ce col est agréable et offre une jolie vue à l'arrivée.  Le peu de villages que nous traversons sont complètement déserts et je me demande bien pourquoi car il y a beaucoup de voitures garées autour des maisons, puis soudain je réalise qu'ils doivent tous être à coup sûr devant leur poste de télé en train de regarder le Tour de France !



Après un bon ravito à St André de Valborgne, nous nous retrouvons face à une sacrée montée et il fait une chaleur terrible.


Vue depuis le Col de Fourques


















Au kilomètre 86, nous arrivons donc à Meyrueis, magnifique petit village qui se trouve en Lozère.  C'est là que nous dormirons.  Le dortoir est situé dans un pensionnat de Collège et n'est pas terrible car en travaux, il y a peu de douches et de WC en service, tout est mixte, et nous sommes de nombreux cyclos, mais nous serons dans du dur et puis c'est toujours amusant de dormir dans ces conditions qui changent du quotidien je trouve.  Bruno et moi nous retrouvons dans un dortoir de 8 personnes.  Comme les organisateurs avaient écrit dans les fiches d'information que les draps n'étaient pas fournis, nous en avions apporté mais en fait il n'y avait pas de couvertures non plus, ni oreillers, rien, juste un matelas plastifié.  Horreur pour moi  car j'ai toujours froid au milieu de la nuit même en ce moment où il fait un temps caniculaire et la perspective d'une nuit à grelotter avant de remonter sur le vélo m'était effrayante.  Heureusement, pendant que je prenais ma douche, Bruno a pu me récupérer un duvet (le dernier) auprès des organisateurs qui en avaient 10 seulement, et  Bruno a dormi couvert avec un drap simplement mais il a dit que cela ne le dérangeait pas .  De toute manière, vue la taille du village, les organisateurs n'avaient pas le choix pour les hébergements, c'est clair.


Meyruis est un très joli village à environ 700m d'altitude, situé entre les Causses et les Cévennes au coeur du grand site national des Gorges du Tarn et de la Jonte.  C'est une ancienne cité fortifiée et marchande avec un quartier médiéval et renaissance, et des ponts médiévaux.  Il y a beaucoup de fleurs, ce qui lui donne un aspect très coloré et accueillant.  La rue principale a un bon nombre de restaurants, pizzérias, crêperies et cafés, et de magasins pour les touristes.  Les toits des maisons sont recouverts de lauzes, ce qui est typique en Lozère.  Bruno et moi avons mangé sur une passerelle, sous un parasol, c'était très drôle.  Il y avait une ambiance très particulière car le village était "envahi" et animé par des centaines de cyclos du BCMF et les restaurants étaient bondés à l'intérieur comme à l'extérieur.

Photos prises de notre table sur une passerelle




Nous flânons ensuite dans le village.  Une jeune chanteuse chante en plein air sur une petite place des airs connus de chanteurs français et cela donne une ambiance estivale bien agréable.   Nous nous couchons avant 11 heures, certains cyclos dorment déjà.  On s'endort bercés par la musique de la chanteuse car notre dortoir n'a pas de fenêtre (juste un plastique de protection) donc c'est bien agréable je trouve (mais pas Bruno).  Plus tard, des groupes de cyclos bruyants rentreront en faisant beaucoup de bruit comme si ils étaient seuls et en allumant sans faire attention toutes les lumières des couloirs qui éclairaient complètement notre chambre car la grande vitre où se trouvait mon lit entre la chambre et le couloir n'avait pas de rideaux. Heureusement qu'aucun ne faisait partie de notre dortoir sinon je me serais sérieusement fâchée, non mais, c'est vraiment n'importe quoi quand même ...

Le dimanche matin, le petit déjeuner copieux est donné dans un autre bâtiment à quelques mètres de là où ont logé d'autres cyclos.  Nous y retrouvons un cyclo très sympa du club cyclo AC3F de Fontaine St Martin (un grand mince avec des lunettes mais je ne sais pas son nom).  Autrement, nous n'aurons vu personne d'autre que nous connaissons sur les 2 jours de ce BCMF.  Puis, c'est le grand départ pour le Mont Aigoual mais il fait terriblement frais : 7 degrés et le coupe-vent n'est pas un luxe pour démarrer.  Je suis transis et les gants courts ne sont pas adaptés à cette température.

Nous avons donc logé à gauche de la tour ronde, là où il y a des volets blancs sur la facade plate.



Nous attaquons la montée des Gorges de la Jonte.  Le soleil se lève, la lumière est extraordinaire.  Meyrueis au fond ...  J'espère bien y revenir un jour mais Bruno n'a pas envie, c'est bête je trouve ...


Cela fait un peu penser au Col de la Machine ...



Après la montée nous nous retrouvons sur une espèce de plateau très sec et jaune.  La température est agréable et les frissons du départ matinal oubliés.  Ces étendues ressemblent beaucoup aux paysages que l'on peut trouver dans le Cantal. 



Bruno amorce la montée au Mont Aigoual en partant comme une flèche.  Pour ma part, je n'ai pas une grande forme physique et me traîne un peu.  La route passe au milieu de forêts et ce qui est curieux c'est qu'on ne voit pas le sommet sauf au moment où on y arrive.  La montée est assez régulière, Bruno la trouve facile mais pas moi.  J'arriverai après lui au sommet d'où l'on a une vue superbe et aussi beaucoup de chance, sachant que le Mont Aigoual bat des records de pluviométrie et de grands vents.   Là, pas un brin de vent et en tee-shirt on est vraiment bien. 

On a la surprise d'être accueillis par un troupeau de vaches


Le sommet du Mont Aigoual est assez curieux car il y a un grand plateau avec un point de vue et une station météo.


















Nous nous régalons en regardant le paysage : les Cévennes sont toutes bleues et ont l'air transparentes, c'est super joli !





















Un ravito-repas bien fourni nous attend à Trève et là nous repartons vers 13h sous un soleil brûlant.  Il y a une montée en plein soleil et pas mal de gravier comme sur beaucoup de routes au cours de ce BCMF.  On dirait vraiment que certains n'ont pas un gramme de bon sens : comment peut-on déverser des tombereaux de gravier inutile sans se poser de questions ? C'est une énigme ...  Par moment, il y avait de grosses épaisseurs de plusieurs centimètres de gravillons où le pneu s'enfonce littéralement, on peut se demander à quoi ça sert à part embêter les cylos sans compter le gaspillage d'argent qui va avec .

Arrivés au dernier ravito au Point de Vue sur le Cirque de Navacelles, il fait une telle chaleur que je laisse tomber l'Aigoual Plus sur laquelle je compter terminer ...  ce sera l'occasion de revenir




En plus, quand je vois "la descente à faire puis la montée qui suit sur une route très étroite où il est très difficile pour 2 voitures de se croiser" me dit un cyclo qui l'a déjà faite, je préfère laisser tomber ce morceau. 





Jugez plutôt ...


Bruno part donc sur l'Aigoual Plus et moi je file avec des cyclos de Midi-Pyrénées très sympas sur le parcours classique pour rentrer sur Ganges.



Voilà, nous nous retrouvons donc à Ganges dans l'après-midi où les organisateurs ont prévu des douches, c'est bien appréciable car on a eu vraiment très chaud.

Au total, nous aurons donc gravi en 2 jours 15 cols (dont un hors-circuit BCMF) avec 243 km et 4120 m de dénivelé pour moi et pour Bruno 269 km pour 4750 m de dénivelé.

Les 15 cols gravis sont : Col Astric, Col de la Triballe, Col de Bès, Col de l'Asclier,  Col de l'Espinas (hors-circuit BCMF), Col Salides, Col de Fourques (2 passages), Col du Perjuret (2 passages), Col du Trepaloup, Col Frat Feyrot, Col de la Serreyrels, Col de la Pierre Plantée, Col de la Barrière, Col Campviel, Col de Fontaret.

Nous sommes rentrés tout contents de nos 2 jours de vélo. Globalement, ce BCMF était très bien organisé.  On a eu la chance d'avoir un temps superbe sur les 2 jours et une vue extraordinaire du Mont Aigoual.  Le seul bémol pour moi a été le gravier sur les côtés et le milieu des routes qui m'a gênée à plusieurs reprises car j'ai dérapé plusieurs fois. Autrement, c'était bien agréable de sillonner le Gard et la Lozère à vélo.

J'ai trouvé l'ambiance de ce BCMF très agréable mais totalement différente des BCMF du Haut-Bugey et du Vercors, cela est peut-être dû au fait que ces 2  autres BCMF ont eu lieu avant l'été (donc en dehors des grosses chaleurs), dans des régions géographiques plus "nordiques" et que nous étions plusieurs Atscafiens à y aller.

Il paraît qu'il y aura un BCMF organisé dans le Cantal en 2010 d'après ce que nous a dit un cyclo, chouette alors !

Publié dans Cyclotourisme

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F
Moi aussi Brigitte, j'aime beaucoup les paysages de cette région. Et puis ça change de ceux de notre "Sud-Est habituel".
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B
Superbe, superbe !<br /> J'y suis allée une fois à la Toussaint (à l'Aigoual), j'ai adoré cette région
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F
Merci Cri-cri ! Mais mon inquiétude de fin janvier n'était pas ridicule car la douleur dans la côte suite à ma chute était celle d'un couteau planté dans la poitrine en permanence et je me refaisais sans arrêt mal 10.000 fois par jour, donc je me rendais bien compte que cela n'allait pas passer en 2 jours. <br /> Maintenant, en regardant en arrière, cela me fait quand même sourire, forcément.
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C
quand je pense à la fantomette, qui après sa chute de début de saison, désespérait de faire du vélo... Tu t'es bien rattrapée depuis...<br /> <br /> BRavo pour cette magnifique balade et cebeau reportage.
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